Les pérégrinations d’un gallinacée farani au bord du lagon tahitien

ETAPE 7 Un peu de technique

Avant de commencer un peu de techniques de base.
 -La focale. Les objectifs sont notés pour le plein format. Si vous possédez un format intermédiaire  APS-C c’est le cas de tous les reflex d’entrée de gamme. Pour connaitre la focale de votre objo il faut appliquer un coef multiplicateur : 1.5 à 1.6  selon la marque. Un 18/55 est en réalité un 28/88 en plein format chez Canon. Avant de chauffer la CB pensez à ce coefficient. Un super objo pour le plein format n’est pas toujours intéressant en APS-C.

-La profondeur de champ. PDC. C’est l’un des éléments clé de la réussite d’une photo. Il varie avec au moins trois  paramètres : l’ouverture,  la focale et la distance APN sujet.
- La PDC augmente : avec  focale courte, avec une ouverture faible, avec une distance longue APN sujet.
- La PDC diminue : avec  focale longue, avec une grande ouverture, avec la diminution distance APN sujet.
Autrement dit :
-A focale et ouverture constantes, plus la distance est grande, plus la PDC est grande,
-A focale et distance constantes : plus l’ouverture est grande (plus le chiffre est petit), plus la PDC est courte,  plus l’ouverture est petite (plus le chiffre est grand), plus la PDC est importante.
-A ouverture et distance constante, plus la focale est importante, plus la PDC est courte.
Pour ordre d’idée pour un 50mm qui sert traditionnellement au portrait,  à pleine ouverture la PDF est de quelques cm. On vous dit que pour avoir un chouette «  bokeh » (c’est du Jap qui veut dire flou artistique,  bokeh c’est plus branché)  il faut ouvrir au maximum. Il faut tempérer un peu,  en effet, si vous êtes en train de shooter un gamin qui bouge tout le temps et que vous ayez un objo avec une motorisation un peu poussive, avec une pleine ouverture,  la plupart de vos photos seront floues.
 Un premier boulot,  pour vos objos, allez sur le site constructeur pour connaitre les PDC à chaque ouverture ainsi que l’hyperfocale, et mettez ces données  sous forme de tableau, vous aurez sûrement des surprises, mais cela va beaucoup vous aider.

-Le plan focal. Il n’y qu’un seul endroit où se situe la netteté  c’est sur le plan focal. C’est la  surface plane parallèle au capteur de l’APN et non un arc de cercle autour de l’APN. Sur tous les points de cette surface se trouve la même netteté,  c’est la construction optique qui veut ça. Alors attention à la mise au point suivie d’un recadrage en faisant pivoter l’APN. Dans le cas d’une grande ouverture attention à la PDF. Encore une occaz d’avoir une photo floue.  C’est sur ce plan que s’allument  un ou plusieurs collimateurs, ceux-ci  sont tous dans le même plan. Un seul suffit,  les  autres n’ont qu’à feignasser.

La mise au point. Le plus difficile car plein de pièges. Aucune machine n’est capable de choisir à votre place. C’est le job d’un mécanisme performant (AF autofocus) associé à des objos motorisés de façon rapide. Ce mécanisme est très réactif  quand il y a beaucoup de lumière mais se met à patiner grave quand la lumière manque. Là il faut prendre la main en manuel.
Pour un shooting de paysage,  pensez à la mise au point manuelle et à l’hyperfocale. Sur les objos haut de gamme à focale fixe,  le réglage est indiqué, pour les autres et les télés vous allez vous faire voir. Pourtant c’est le meilleur moyen d’avoir une  PDF max au lieu de régler bêtement sur infini.
Une technique traditionnelle de mise au point est ; 1/ appuyer sur le déclencheur à mis course, 2/ l’AF analyse la distance et règle l’objo, 3/ recadrage 4/  nouvel appui la photo est prise. Attention cette technique ne fonctionne qu’en One Shot ou AF-C. Tiens encore un piège.
.Réglages sur l’APN : One shot/ AF-A : sujets immobiles,    Al Servo/AF-C : sujets en mouvement,   Al Focus/AF-A : sujets immobiles mais susceptibles de bouger.

L’exposition.  Aujourd’hui, la cellule a été remplacée  par  le système de mesure d'exposition TTL à travers l’objectif (TTL = Through The Lens) qui  fonctionne généralement suivant plusieurs  modes :
-Mesure spot : prend la mesure sur une zone précise.
-Mesure pondérée centrale : prend la mesure sur l'ensemble de l'image en donnant plus d'importance au centre.
-Mesure sélective : prend la mesure uniquement au centre de l'image.
-Mesure évaluative : prend la mesure sur l'ensemble de l'image en étant  couplé aux collimateurs.
La correction d'exposition : après la mesure, le photographe peut choisir de sous-exposer ou surexposer son image. Cette correction se fait par paliers, de 1/3 ou 1/2 la valeur de référence. Par exemple une correction de -1IL (ou EV) correspond à la fermeture du diaphragme pour diminuer l'exposition.
Les erreurs d’exposition sont souvent consécutives  à un mauvais choix du système de mesure en fonction de la scène ou du sujet. Cela demande toujours un temps réflexion.
Le choix du bon  système, qui est utile et efficace en fonction d’un moment précis et du type de scène,  est fonction  de l’expérience et de la quantité de shoot dans chaque domaine : paysage, sport,  portrait etc. Pas de panique si vous ne réussissez pas du premier coup. L’important c’est de noter ce qui marche bien et  de le porter sur des fiches,  ce qui évite de se torturer les méninges.

Le groupe de copines inséparables. Sensibilité, ouverture, vitesse. Ces grandeurs sont coordonnées et ouf !  Les Japs n’ont pas touché à cette spécificité de l’argentique. A ISO égal un pas d’ouverture compense un pas de vitesse. Ouf pas de calculs savants pour l’indice de lumination IL.
 +1 IL correspond au doublement de la quantité de lumière, et inversement, une réduction de-1 IL correspond à une quantité de lumière deux fois moins importante.
 Un pas de vitesse ou d’ouverture correspond à 1IL
La sensibilité en ISO est réglable mais attention en glissant trop vers le haut,  du bruit et du grain vont apparaitre.
L’ouverture est importante,  elle conditionne la PDC donc le bokeh.
La vitesse à peu d’importance pour un sujet fixe ou un paysage, par contre elle est primordiale pour une activité sportive. La vitesse mini à la main est traditionnellement calculée de la façon suivante  V=1/F en plein format. Exemple pour un 50mm en AF-C 50x1.5=75mm la vitesse mini à la main sera 1/80s.  En dessous l’utilisation du pied est conseillée.

La Balance des Blancs : Non ce n’est pas un reste de Klux Klux  Klan mais simplement c’est  régler la température de la lumière qui va rentrer dans l’objo. Ce choix est fait en fonction du type d’éclairage du sujet : naturel, incandescent, flash etc. Le mode Auto laisse le libre choix à l’APN qui en général se débrouille pas mal.
Histogramme. Sur l’APN nous disposons d’un outil graphique permettant de contrôler la qualité d’exposition aux lumières hautes et basses. C’est comme en politique,  coté gauche du graphe c’est les basses lumières,  les hautes sont à droite. Après un premier shoot un coup d’œil sur l’histogramme permet d’induire une correction si besoin. C’est un outil très utile pour une fois.

Réglages : Comme il est impératif de faire un certain nombre de réglages sur la bête avant de shooter,   Papy  commence à dompter celle-ci. Il ne se pose plus de questions pour assurer les réglages suivants :
-La définition photo.
-La mollette de mode (ses choix préférés Av, Tv et M)
-Le bouton AF, la mollette de réglage  et le choix
-Le bouton Expo,   la mollette de réglage  et le choix
-Le bouton de positionnement des collimateurs et la mollette de réglage
-Le bouton ISO et sa mollette de réglage.
-La mollette de surexposition ou sous exposition.
-L’histogramme


  Réglages : quelques conseils d’un PRO  (c'est pas moi)
Choisir un mode  d’exposition universel
Un mode d’exposition suffit si l’on considère que pour réussir une bonne photo il faut que les trois éléments suivants soient réunis : vitesse, ouverture, sensibilité.
Un choix classique qui doit servir dans la plupart des cas et qui va simplifier la vie.
Ce choix est priorité à l’ouverture « A » Av etc.  .
Ce choix est très judicieux car il permet un contrôle précis d’un élément important qui est la PDC (profondeur de champ). Il est retenu par la plupart des pros.
Pour l’ISO
Le premier choix est de laisser l’automatisme se débrouiller seul. Le réglage à faire est de positionner un seuil ISO à ne pas dépasser. Exemple : régler ISO 400 et garder le contrôle. En effet quand la lumière manque il est facile de changer le réglage ISO.
La balance des blancs.
Ne pas être traumatisé par les dominantes couleur,  laisser l’APN se débrouiller seul.
Un peu de post production fera le nécessaire.
Choix de l’AF
Quand on passe d’un sujet à l’autre le conseil est d’utiliser dans tous les cas le capteur central. Bien sur il faut recadrer fréquemment mais ceci évite les pertes de temps fâcheuses qui font rater « la photo ».
Shooter  en JPEG mais utiliser  le RAW pour de la post production
Pour beaucoup le choix  JPEG suffit largement. Shooter en RAW +JPEG est la solution bien que cela  remplisse rapidement les mémoires.
Utiliser  la correction d’exposition
Les mesures « matricielle et multizone » ont tendance à surexposer les paysages contrastés. L’histogramme et l’écran arrière manquent de fidélité. Pour  les mesures de lumières multizone,  mettre systématiquement une correction de -1IL. Les photos qui attirent l’œil sont souvent sous-exposées.
Sélectionner les bonnes informations dans le viseur.
Il ne faut pas encombrer le viseur de trop d’informations qui empêchent de voir le sujet. Ce qu’il faut voir dans le viseur : l’ISO, la vitesse, l’ouverture, la correction d’exposition et la ligne d’horizon.
Penser aux rafales mais pas trop.
De pouvoir shooter en rafale devrait permettre de toujours avoir l’image de sport.
Pas toujours,  d’abord on encombre rapidement les mémoires de photos identiques qu’il va falloir trier. Souvent il suffit de prendre son temps de bien cadrer la scène et shooter au bon moment.
Attention aux multitudes de réglages possibles.
De n’utiliser que quelques pourcents de l’APN peut sembler dommage compte tenu du prix que celui-ci nous a couté. Il faut  rester dans les règles courantes que l’on connait bien,  quitte par la suite en post production de faire les corrections. Dans le feu de l’action il vaut mieux rester dans les réglages bien connus.

Utiliser le mode manuel
Le mode manuel est très formateur,  utilisez le chaque fois qu’il est possible de prendre le temps de la réflexion, de réfléchir à  la composition de l’image, de faire le choix de la bonne mesure de la lumière, d’utiliser des modes HDR ou le bracketing.Il faut réserver le mode M pour des photos de nuit, des paysages urbains la nuit ou à la tombée de la nuit.            


Papy a commencé de réaliser des pense-bêtes pour récapituler les bons réglages par type de shooting. Ce sera l’objet de prochains articles.

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